Critique - Théâtre - Avignon Off
La philosophie enseignée à ma chouette
Clownosophie
Par Karine PROST
Caricaturés à grand coup de pochette de cuir et de tenue ringarde, deux philosophes s'apprêtent à livrer conférence. Et pour attirer le chaland, l'un deux sera le prof. L'autre la chouette. Symbole de sagesse dans la mythologie grecque, le volatile sera donc forcément l'alter ego du prof. On aurait pu penser que les rôles entre enseignant et enseigné en seraient chamboulés. Il n'en sera rien.
Quelques grandes questions existentielles seront soulevées. Y-a-t-il un Dieu ? Qu'est-ce que l'homme ? Pourquoi la souffrance ? L'occasion d'évoquer une petite galerie de philosophes et les grandes lignes de leurs théories, de s'en amuser et de jongler, parfois brillamment, avec les mots. Les comédiens dressent ainsi un univers à la fois absurde et documenté dans lequel ils s'engagent avec conviction.
Une conviction qui a pourtant du mal à franchement déborder dans la salle. L'humour distillé tout au long du spectacle est inégal et les agitations caricaturales des comédiens ne compensent pas toujours une mise en scène sans grande originalité. Enfin, si le texte reste constant dans son intelligence, les exposés traînent par moment en longueur. Dommage, l'idée de rendre la philo plus sexy était pourtant diablement attirante.