Le lieu d'ancrage est, en permanence, la buvette d'un club de foot, un commerce tenu par une même famille "haute en couleurs" (le mot est faible) depuis trois générations qui se sont joyeusement mélangées (on a pu se souvenir de feu l'émission télé belge "Strip-Tease"). Mais cette petite entreprise connait la crise et il devient urgent de trouver de nouvelles ressources.
C'est alors que l'on se souvient d'une "légende familiale" liée à un secret de famille: un trésor-enfoui-depuis-la-dernière-guerre... le ressort inépuisable dans ce type de pièce. On reverra tous ces personnages et d'autres encore (près d'une vingtaine!) à travers trois époques: de l'actuelle en perte de vitesse, aux deux précédentes, la plus ancienne surtout, prometteuse de ce fameux " trésor caché" à découvrir par ces bras cassés.
S'il est vrai que le récit (irracontable) se complique de multiples rebondissements et surprises en tous genres et que l'invraisemblable est parfaitement assumé, on aura compris que là n'est pas l'essentiel. L'ensemble est rondement mené, les changements d'époques et de costumes se faisant avec une fluidité confondante, et sur un ton délibérément absurde, caricatural, grotesque, burlesque même.
On se prendrait presque à les trouver touchants, ces "barakis"* (le club est visiblement établi dans un petit coin de belgitude) dont les échecs successifs sont tragi-comiques, si leurs maladresses ne suscitait plutôt les rires des spectateurs qui, eux, voient venir leurs déceptions...
Dans une certaine tradition comique...
"La Revanche d’Ingrid" appelle une rime: le "Splendid", pour son esprit de "troupe de potes" (celui de l'âge d'or, d'avant l'an 2000). Et l'on pourrait aussi élargir la rime, enfin la référence, à "Branquignols" et... guignol, voire même aux lointains cousins de la commedia dell arte...
C'est l'équipe de "Délivre-nous du mal","Purgatoire","Enfer"* que l'on retrouve, avec ces comédien/ne/s fidèlement drôles: Jean-François Breuer, Catherine Decrolier, Thomas Demarez, Julie Duroisin, ainsi que Xavier Elsen et Amélie Saye, ces deux derniers, avec Alexis Goslain, metteur en scène, s'y collant pour le texte qu'on imagine bien être le résultat des impros et interventions de chacun !
Régulièrement la petite bande se retrouvait pour une nouvelle création, le plus souvent ces dernières années ce fut avec l'appui d'un auteur, Dominique Bréda*. Mais voici qu'ils s'affranchissent de cet "unificateur" et que leurs petits délires se déversent librement sur un public, certes déjà conquis d'avance au TTO, mais qui va se trouver bousculé, secoué, par le rythme et le ton de cette histoire complètement folle pour laquelle tous les outils du rire: vannes, tics répétitifs, gimmicks ("Y a peut-être une info à prendre"), gags visuels, allusions au contexte local et bons mots plus subtils... seront utilisés sans modération !
Source : www.ruedutheatre.eu Suivez-nous sur twitter : @ruedutheatre et facebook : facebook.com/ruedutheatre