Ce n’est pas une conférence puisque il y a quelques effets scéniques. Ce n’est pas du stand-up puisque l’échange direct entre scène et salle se trouve limité du fait que l’interprète parle anglais et que la majorité de la salle parle français et certains ne comprennent même pas du tout l’anglais. Ce n’est pas vraiment du TEDtalk car c’est trop long et ce ne sont pas particulièrement des idées qui sont diffusées.
Ce n’est pas non plus du théâtre action car l’intention n’est pas directement politique. Ce n’est pas un récital car il y a plus de paroles dites que chantées. Ce n’est ni de la danse ni du mime. Ce n’est pas en réalité un véritable seul en scène dans la mesure où, vers la fin de sa prestation, se fille Kaya vient le rejoindre.
Ce serait plutôt, ainsi que le suggère le programme du festival Next, une effusion, c’est-à-dire l’action de ‘se répandre’. Davis Freeman nous raconte en effet une part de sa vie, de celle de sa famille y compris ses aïeux. Il le fait avec de la simplicité. Il révèle entre autres le poids qu’il porte d’avoir eu des grands-parents sudistes et donc esclavagistes.
Voilà pourquoi, par exemple, il se prénomme Davis en référence au président américain Jefferson Davis partisan de l’esclavage. Il sait avoir eu des ancêtres membres du KU Klux Klan. Voilà qui lui permet d’affirmer qu’il n’a pas cette mentalité-là.
Auparavant, il avait fait un petit détour pour rappeler les problèmes adolescents que connaissent les jeunes avec leurs copains, leur famille, leur sexualité. Il avait évoqué ces réactions humaines que chacun éprouve au moment où le décès d’un être cher vient bouleverser ses perceptions du monde.
L’ensemble, entrecoupé de vidéo, de la projection de photos de famille et autres, d’un peu de musique et du refrain visuel en caractères monumentaux : JOY – LIGHT – HAPPINNES tente une approche optimiste de l’existence.
Nous pourrions être touchés par sa franchise, son abord sympathique. Mais lorsqu’un spectacle étranger est très oral, les surtitres en français doivent défiler trop vite pour que le spectateur puisse tout suivre. L’attention se dilue. On perd le fil. On reste à distance. Dommage !