Le système adopté par 'Trou de Ver' pour transmettre ce portait est, c'est le cas de le constater, systématique. Guillaume Kerbusch est un adepte de la vidéo. Il possède en ce domaine une véritable expérience dont il s'était servi dans un de ses précédents spectacles.
Il a développé le procédé en ajoutant à la vidéo de base, celle qu'on regarde sur grand écran, une vidéo plus petite, rectangle de la taille d'une personne. C'est sur cet écran mobile qu'apparaîtront divers personnages qui dialogueront ou joueront avec la comédienne en train de se produire dans son seule-en-scène.
L'idée est intéressante. Car faire se comporter comme une personne vivante une image virtuelle est une manière un peu différente de pratiquer le théâtre. Au undébut, c'est inattendu, amusant, intriguant, astucieux. Mais ce partenariat montre très vite ses limites. Une fois que la première comédienne a utilisé deux ou trois façon de jouer avec son acolyte de fiction, qu'elle a déplacé l'écran sur roulettes côté jardin puis côté cour en passant par le lointain, qu'elle l'a couché pour transformer le vertical portrait en horizontal paysage, les surprises sont épuisées.
L'ennui (il il vient vite sous forme de lassitude), c'est que voir et revoir un systéme répétitif similaire durant trois longs épisodes érode l'intérêt. D'autant déjà que le jeu des actrices est extrêment tendu, quasi sans véritables moments de décontraction, privilégiant une forme d'agressivité ou de confession haletante au détriment de la tendresse. Au point que cela finit par friser l'insupportable, l'agacement..
Au surplus, la famille de Jimmy, telle qu'elle apparaît sur écran, est une caricature aux traits grossis jusqu'au plus élémentaire des stéréotypes. Ses membres sont campés par Kerbusch en personne. Et il n'a pas lésiné sur les perruques, les postiches, les maquillages, les accessoires accentuant l'aspect dérisoire des ces personnes en rupture complète avec le but initial de traiter le sérieux problème des dérives des réseaux sociaux à conséquences souvent dramatiques. Car même si la mère rejette son fils, même si le père que tout le monde humilie dans l'institution scolaire qui l'emploie est loin d'être idéal, cet humour-là n'atteint pas son but de détendre l'atmosphère.