Le duc Aymon est dédaigné par Charlemagne puisque son frère a tué le frère de l'empereur. Un noble s'entremet pour que la réconciliation se fasse entre l'empire et le petit territoire ardennais, car il y a des enjeux économiques à mettre en oeuvre. Tout se passe bien sauf que les fistons Aymon gagnent un tournoi en humiliant le courtisan négociateur. Celui-ci provoque la fratrie et se fait occire. Charlemagne veut punir les meurtriers et, tragique circonstance, charge le père devenu son vassal de les arrêter.
Sur cette trame héroïco-mélodramatique, Didier Balsaux a brodé des allusions aux multinationales, à l'économie de marché, à quelques figures politiques actuelles. Il a aussi pimenté la narration habituelle d'un conflit de génération entre lui, maître du théâtre depuis des décennies et son jeune collaborateur désireux de renouveler quelque peu la forme.
La mise en scène de Jean Lambert profite de la scénographie de la troupe pour jouer sur des espaces éclatés qui s'éloignent du castelet plus ou moins étriqué hérité du passé. Les deux manipulateurs utilisent des marionnettes à tringle qui ont des mouvements limités. Ils font les voix sans trop les transformer car il suffit d'agiter les pantins pour comprendre qui parle.
L'intrigue est évidemment réduite. La psychologie est rudimentaire comme chez Guignol. Les bons sont bons, les méchants méchants. La morale est que la justice doit être rendue, que l'honneur doit être sauf. Et cela sans doute, ainsi que les accessoires du théâtre, justifie de le programmer dans un esprit historique permettant à une oeuvre d'autrefois d'être montrée de manière documentaire.