Critique - Théâtre - Avignon Off
Je danserai pour toi
Un parcours de spiritualité
Par Michel VOITURIER
À travers un récit aux réminiscences autobiographiques, Sophie Galitzine raconte avec sa voix techniquement travaillée le cheminement de Louison. Pour en arriver à un présent récent : l’homme qu’elle aimait vient d’entrer en vie religieuse chez les moines. Cette rupture, non pas passionnelle mais spirituelle, l’a profondément marquée.
Elle dresse le portrait humoristique de son paternel, un Russe orthodoxe maniaque, plutôt tyrannique qui, par quatre fois, se maria, se démaria, se remaria. Elle charge de façon caustique la caricature de sa mère : trombe qui parle davantage qu’elle n’écoute, matérialiste et narcissique.
Louison mène sa vie, devenue comédienne et art-thérapeute. Elle rencontre une médium, un chaman alsacien. Elle part en Inde et suit un enseignement bouddhique. Là, contact avec un jeune Français passionné par le Christ. Résultat : un départ en retraite dans un monastère pour se libérer des contraintes parisiennes, professionnelles et mondaines. Le tout raconté avec une verve humoristique pleine de contrastes, en dépit de l'acoustique assez quelconque de l'endroit.
Entre les épisodes, de la danse. Quelque chose de physique, d’élégance, de légèreté et en même temps de gravité. Comme les choix à sélectionner pour Louison à ce moment où commence la vie d’une trentenaire. Ce qu’elle confie dans la dernière partie d’un spectacle où la parole, la pensée, le corps participent à transmettre une mutation menant vers un véritable épanouissement qui réconcilie dans la sérénité de sa foi la femme amoureuse, la mère potentielle, l’artiste pratiquant son art.