Entre lecture, expo et "causerie littéraire", l'heure à laquelle nous convie Jean-Louis Hourdin est tout sauf commune. Il n'offre la part belle ni à la technique ni aux lumières, comme pour mieux créer une proximité avec le public. Avec qui il vient partager quelques extraits, citations et images de ses auteurs et artistes fétiches.
Et si la causerie semble commencer de façon un peu hésitante, elle s'affirme rapidement, prend relief et caractère. Notamment grâce à un fort habile montage des textes qui permet de court circuiter les attentes. Les mots des uns s'intercalent entre ceux des autres, sans heurt ni rupture, donnant une dynamique bienvenue à l'ensemble.
La seconde partie est un peu plus linéaire et perd, du coup, une bonne partie de la dynamique que Hourdin avait su insuffler en début de spectacle. C'est dommage car l'attention se délite et on se surprend à perdre un peu le fil de la lecture par instant.
Objet théâtral hors norme donc, "Veillons et armons-nous en pensée" est une belle invite à inventer les fraternités futures. Grâce à tous ceux qui nous ont précédés, auteurs, chanteurs, peintres, cinéastes. Tout un vaste monde d'artistes qui ont su poser, en leur temps, les frontières intellectuelles qu'ils estimaient nécessaires. Et qu'il est bon de réactiver ces temps-ci.