Pour formuler un vœu le jour de son anniversaire, comme le souhaitait sa mamie, Charlie, aux dernières minutes de sa onzième année, s'installe dans la cuisine familiale, pique une bougie dans un gâteau et enflamme une allumette. Comme dans les contes, surgit un personnage. Il a l'allure d’un homme préhistorique, c'est Grou.
Charlie et lui apprendront d’abord à s’apprivoiser avant de s’engager vers le souhait du gamin : grandir vite pour pouvoir changer le monde. Car ce n’est pas facile pour ce petit garçon harcelé à l’école par un plus grand que lui.
En duo, Grou et lui visiteront l’Histoire, celle des grandes étapes de l’humanité qui, elle aussi, au fil des siècles, à appris à grandir. Ce seront la parole, l’écriture, l’architecture antique, la chevalerie et la poésie courtoise, les guerres, la conquête spatiale… Tous ces jalons du passé qui ont formé le présent d’aujourd’hui et qu’il est bon de se rappeler car « les hommes sans mémoire n’ont pas d’avenir » puisqu’ils n’ont pas tiré de leçon de ce qui a eu lieu auparavant.
Ce scénario effleure donc une série de problèmes susceptibles d’être repris plus tard pour y réfléchir, en reparler à propos de l’avenir de l’homme en général et en particulier d’un enfant qui deviendra un adulte. Cette trame contient le message que la compagnie a envie de transmettre grâce à des moyens typiquement théâtraux.
Car « Grou », c’est d’abord un spectacle à voir avec le plaisir d’une grande inventivité. Les objets du décor de la cuisine y sont transformés en accessoires scéniques, les costumes concrétisent des personnages très divers, les effets spéciaux de lumières et de son suscitent des surprises et même de petites frayeurs.
Et puis, il y a ces comédiens duettistes qui imposent une présence physique impétueuse.
Ils bondissent, cabriolent, cavalcadent sur le plateau où il se passe toujours quelque chose. Ils s’affrontent puis s’adoucissent ; ils crient et murmurent ; ils gesticulent et se calment. Ils vont de l’avant se provoquant et s’associant. Ainsi le public traverse-t-il les siècles en s’amusant. Ainsi prend-il également conscience qu’il est passé du réel à la fiction avant de revenir au réel à la fin de la représentation, ceci grâce à une petite astuce du comédien, au début, avant de devenir Charlie et, à la fin, en cessant d’être un acteur au moment de quitter la scène.