Neuf écrans, un guitariste. Et Narcisse. Etonnant personnage que l'on croirait issu d'une autre dimension. Une dimension où des images 70's fraieraient avec des écrans futuristes. Un personnage hors norme qui parle poésie comme d'autres l'argot. Qui parle tolérance, justice, égalité. Dénonce les violences de tout poil. Celles qui rabaissent, celles qui avilissent, celles qui musèlent. Pour nous ouvrir les yeux. Ouvrir la voie à notre voix.
On pourrait sans doute dire que ce spectacle est inclassable. Il ne l'est en réalité pas. Il s'inscrit clairement dans une création citoyenne. Un théâtre musical engagé, de son temps. Un théâtre qui allie comme par magie poèmes et images, écrans et musique. Paroles et vidéo. Pas en cherchant la prouesse technique pour elle-même mais pour la mettre au service d'une idée. Acte artisitique et politique. Associés en un égal talent.
Car du talent, Narcisse n'en manque pas. De son adresse technique à l'incroyable virtuosité de ses textes, il entraîne le public à sa suite. L'air de rien. D'un slam quasi innocent à une organisation scénique bluffante d'esthétique, il construit un spectacle tout en douceur et fermeté. Parce que derrière ses textes, on devine ses rêves de solidarité, d'humanité. De monde plus juste. Dans lequel il nous donne diablement envie de le suivre...