La vie serait-elle comme un plateau d'échec, en noir et blanc ? La vie serait-elle un vaste terrain de jeu, construit au cours de son enfance et qui déterminerait les chemins que nous suivons adulte ? Et comment basculer vers les pièces blanches, celles des souvenirs heureux et des futurs possibles, quand l'adulte semble coincé sur les espaces noirs de son échiquier ?
Autant de questionnements apportés par cette pièce qui combine questions existentielles, images poétiques et pirouettes clownesques. La combinaison peut sembler hasardeuse mais elle est indubitablement une très belle réussite.
L'histoire qui nous est racontée pourrait être celle de (presque) tout le monde. Un adulte revient dans la maison de son enfance et y est submergé de souvenirs. Les meilleurs comme les pires. Il y retrouve le petit garçon qu'il fut en l'homme qu'il est devenu. Il y retrouve l'essence de son être. Y regonfle son "ballon blanc". Celui qui lui permettra d'avancer plus sereinement.
D'une histoire somme toute plutôt triste, la compagnie des 100 têtes fait un spectacle tout en douceur. La grâce et le talent d'Axelle Abela, y sont pour beaucoup. Elle campe une clownesse à la poésie légère avec force talent. Incarne les souvenirs sombres avec autant de brio. Offrant douceur, rêve, enfance et émotions avec une infinie générosité.