Le terme "fantaisie" colle tout à fait à cette écriture à quatre mains réalisée par Claire Dubuis et Olivier Farge. Il y a en effet de la légèreté aux enchainements de leurs mots, à ceux des tableaux qu'ils dessinent et à l'animation qui les anime et les porte. Ils nous font naviguer de façon charmante entre les différentes formes d'expressions (marionnettes, masque, mime, pantomime, clown) sans finalement quitter l'univers du conte.
Ils proposent de montrer en cinq tableaux différents aspects de l'amour. L'un évoque Charlot et le cinéma muet, un autre Brel et les chansons réalistes... D'une histoire et d'un personnage à l'autre on voit plusieurs facettes de l'amour mais aussi du couple. Ils ont assez de lumières dans leurs sourires et dans leurs yeux, assez de vécu dans leurs voix et leur regards pour nous faire saisir certaines des beautés de l'amour et d'autres de ces vicissitudes.
La mise en espace, le jeu des lumières, les personnalités contrastées et attachantes des personnages - et des comédiens - contribuent à ce qu'opère le charme un peu désuet de cette fantaisie construite non autour du pourquoi ou du comment mais autour du "qui". On s'aperçoit alors qu'en amour les épines ne sont pas toujours du fait de celui qu'on penserait être la Bête. D'ailleurs, qui est la Bête ?