Que les adultes oublient leurs préjugés sur le hip-hop expression de la violence de la rue, réservé aux défoulements de jeunes immigrés désœuvrés, avides de prouver leur vitalité physique sur des musiques agressives. Que les jeunes oublient les leurs, croyant qu’il ne s’agit que de se mettre en valeur par des prouesses individuelles en une compétition effrénée, que de raper ou slamer sans nuances contre une société marginalisant les banlieues.
Le spectacle monté par la jeune compagnie No Way Back nous montre autre chose. Ni tout à fait théâtre, ni tout à fait récital musical. Les chorégraphies se présentent en premier lieu comme des images scéniques belles. Si elles ne suppriment pas les solos, elles privilégient le travail de troupe et veillent à l’harmonie.
Au cours de ce défilé de situations courantes dans les mégalopoles, l’humour est permanent. Il affectionne de s’en prendre à nos travers journaliers, composés en majeure partie de nos addictions aux technologies colonisatrices de communication, grâce auxquelles on finit par ne plus communiquer du tout.
Le dépouillement du plateau est en soi, une aire de liberté. Trois panneaux amovibles s’agencent selon les nécessités d’une mise en scène sobre. Lumineux, ils servent de cadres à des arrêts sur image en ombre chinoise, formant des triptyques urbains. Déplacés, ils simulent ces lieux publics (métros, gares, escalators, hypermarchés…) où la foule fourmille, grouille, se croise, s’ignore. Agencés et entassés, ils ouvrent des espaces de terrains vagues, de passages étroits…
Les danses s’enchaînent. Elles évoquent la bande, les pulsions, les tensions, les affrontements, les élans collectifs. Relations individuelles et communautaires se miment et se chorégraphient. Le rap vient se glisser parmi les gestes. La musique évite la monotonie obsessionnelle de certaines rythmiques pour se métisser, emprunter çà et là.
La basse de Vrelust soutient, accompagne, dynamise. La virtuosité de ‘human beat boxer’ de Herblot lance au micro d’invraisemblables sons, des bruits devenus univers sonore polychrome. Chaque danseur se donne au maximum et Mrabtifi Yassin, particulièrement, y ajoute un humour flegmatique efficacement drôle.

Publié le 24 août 2012
Du hip-hop présenté comme un vrai spectacle, avec fil conducteur narratif, chorégraphies acrobatiques variées, rap intégré et prestation virtuose d'un 'human beat boxer'.

Huy - Rencontres du Théâtre jeune Public
- Belgique
Le 18/08/2012 à 9h30 14h
Centre culturel de l'Arrondissement de Huy
Avenue Delchambre 7A
Téléphone : 085 21 12 06.
Site du théâtre
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Comines - Belgique
Le 16/03/2013 à 20h
Centre culturel de Comines-Warneton
2, rue des Arts
Téléphone : + 32 (0)56 56 15 15.
Site du théâtre
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Tournai - Belgique
Le 03/02/2014 à 20h
Maison de la Culture
Esplanade George Grard, boulevard des Frères Rimbaut,
Téléphone : +32 (0)69 25 30 80.
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No Way Back
de Milan Emmanuel et Collectif
Spectacle musical de 10 à 18 ans Jeune PublicMise en scène : Milan Emmanuel
Avec : Milan Emmanuel, Youri Garfinkiel, Julien Carlier (breakers au sol), Mrabtifi Yassin (danseur debout, poppin’, lockin’) , Gaspard Herblot (human beat boxer), Benoit Vrelust (basse électrique)
Régie lumières : David Coppe, Xavier Lauwers
Régie son : Antoine Thonon
Costumes : Patty Eggerickx
Réalisation des costumes : Mélanie Chauprade, Clara Lejeune
Conseiller artistique : Jean-Michel Frère
Répétiteur danse : Samuel Faveyst
Répétiteur musique : Olivier Colette
Durée : 50' Photo : © DRProduction : No Way Back
Coproduction : Centre culturel Jacques Frank
Partenariat : Lezarts Urbains, Espace Catastrophe (Bruxelles), Théâtre de Poche (Buxelles)
Soutiens : Cie Victor B., Fédération Wallonie-Bruxelles service de la Danse